Un jour, un ami me demanda de garder son troupeau de chèvres durant toute une après-midi. Alors que je devais conduire les chèvres dans un pâturage, une chèvre s’arrêta net devant un poteau. Elle ne comprenait pas qu’il lui suffi sait de bouger de quelques centimètres à droite ou à gauche pour passer, et ne bougeait plus. J’étais absolument sidéré. Le reste du troupeau s’éloignant, je ne pouvais pas la laisser seule. J’essayais tant bien que mal d’expliquer à cette chèvre qu’il n’y avait aucun obstacle devant elle mais en vain… N’y tenant plus, je m’approche d’elle pour la tirer la tête à droite ou à gauche du poteau. A peine l’avais-je touchée qu’elle se laissa tomber sur le sol sans aucune résistance, s’abandonnant totalement à moi comme si j’étais un prédateur. Impossible même de la faire se relever : elle attendait la mort. Et pour le coup, c’est moi qui devenais chèvre !